Il ne reste plus qu'un poilu en France

http://www.liberation.fr/actualite/societe/305046.FR.php

liliM a écrit:http://www.liberation.fr/actualite/societe/305046.FR.php

Mon grand-oncle, né en 1888, a été tué dès décembre 1914 en Belgique. Son corps y est toujours.... Il était fiancé avec ma grand-mère, c'est son jeune frère, mon grand-père, qui a fini par épouser celle qui se sentait déjà veuve...

Un jour, je l'espère, j'irai en Flandre, à la recherche de la tombe perdue....


[Edit]
Tilt! C'est dans Zandvoodre,l'un des villages reconstruits qui composent Zonnebeke, la commune où est enterré mon grand-oncle, qu'est l'origine de la famille de Jacques brel! Merci Wikipedia!

j'ai un arrière grand oncle enterré au chemn des dames...ma mere a l'emplacement de la tombe, un jour on ira voir...(quand j'etais en 3e j'ai passé 2 jours à verdun, sur les lieux j'ai pris la mesure de l'horreur...on devrait y envoyer tous les chefs d'état! quand kohl et mitterrand se sont donnés la main là bas, c'était l'endroit qui les avait saisis...)

billbaroud35 a écrit:j'ai un arrière grand oncle enterré au chemn des dames...ma mere a l'emplacement de la tombe, un jour on ira voir...(quand j'etais en 3e j'ai passé 2 jours à verdun, sur les lieux j'ai pris la mesure de l'horreur...on devrait y envoyer tous les chefs d'état! quand kohl et mitterrand se sont donnés la main là bas, c'était l'endroit qui les avait saisis...)

Mon arrière grand-père avait fait Verdun, et y avait été gazé. Plus tard son fils (mon grand-oncle) s'est mariée avec une alsacienne dont le père avait fait Verdun aussi, mais en face, chez les allemands. Moi j'ai connu ces 2 anciens quand j'étais petit. Quand ils se rencontraient, ils pleuraient et puis ils levaient le coude ensemble ! C'était la preuve vivante que la guerre c'est une connerie. Quand ils avaient un peu bu, ils parlaient de la guerre, sinon ils n'en parlaient jamais.
Mon arrière grand-père est mort en 68 d'un cancer de la gorge dû au gaz de Verdun.

billbaroud35 a écrit:j'ai un arrière grand oncle enterré au chemn des dames...ma mere a l'emplacement de la tombe, un jour on ira voir...(quand j'etais en 3e j'ai passé 2 jours à verdun, sur les lieux j'ai pris la mesure de l'horreur...on devrait y envoyer tous les chefs d'état! quand kohl et mitterrand se sont donnés la main là bas, c'était l'endroit qui les avait saisis...)

Le chemin des Dames... je l'ai vu une fois, j'avais 15 ans, nous revenions avec tout un groupe de jeunes d'Allemagne où nous avions passé quelques jours : je m'en souviens comme si c'était hier, tant l'endroit impressionne!

Gotch a écrit:

billbaroud35 a écrit:j'ai un arrière grand oncle enterré au chemn des dames...ma mere a l'emplacement de la tombe, un jour on ira voir...(quand j'etais en 3e j'ai passé 2 jours à verdun, sur les lieux j'ai pris la mesure de l'horreur...on devrait y envoyer tous les chefs d'état! quand kohl et mitterrand se sont donnés la main là bas, c'était l'endroit qui les avait saisis...)

Le chemin des Dames... je l'ai vu une fois, j'avais 15 ans, nous revenions avec tout un groupe de jeunes d'Allemagne où nous avions passé quelques jours : je m'en souviens comme si c'était hier, tant l'endroit impressionne!

Mon arrière grand-père parlait de Verdun parfois, surtout quand il avait un petit coup dans le nez. Alors il y avait un canon tous les 10 mètres sur 15 km. Ca tirait sans arrêt, jour et nuit. Les soldats avaient les oreilles qui saignaient tellement ça faisait du bruit. De temps en temps, une tranchée recevait un obus et alors ils entendaient les cris des soldats enterrés vivants. Parfois ils montaient à l'assaut, ils buvaient un verre pris d'un tonneau, un truc très fort, et ils avançaient sous la mitraille. Mon arrière grand père a eu la légion d'honneur à Verdun, parce qu'il est resté tout seul, il est arrivé tout seul dans la tranchée allemande. Lui disait qu'il ne se rappelait de rien, que le verre qu'ils buvaient, plus l'odeur de la poudre, ça saoulait. Mais c'est Clémenceau qui l'a décoré, j'ai vu la photo.
Parfois il y avait les tirailleurs sénégalais devant. Une fois mon aïeul a vu ces sénégalais qui revenaient du front, avec des colliers de ce qui lui semblait être des champignons, des girolles. Ils avaient toujours faim, alors il s'est approché pour leur demander où ils avaient trouvé ça. Mais c'était pas des champignons. A chaque fois qu'un tirailleur sénégalais tuait un allemand, il lui coupait les oreilles et les enfilait sur un fil de fer...
Verdun ça a duré 8 mois...
En octobre 1918, mon arrière grand-père a été blessé au bras. Ils l'ont envoyé à l'hopital militaire de Lyon. Là le toubib s'est aperçu qu'il était au front depuis Août 14, sans jamais avoir eu de permission, si ce n'est un petit séjour à l'arrière, à Vincennes. Alors il lui en a donné une de 1 mois pour qu'il rentre chez lui. Dans le train, arrivé à Valence, il a été surpris par de la musique, des drapeaux. Des gens l'ont porté en triomphe. C'était l'armistice, il n'est plus jamais reparti. Quand il est arrivé chez lui, il a vu une petite fille dans le jardin, c'était sa fille, ma grand-mère, elle avait un an quand il était parti. Elle avait peur de lui, elle ne voulait pas voir le "monsieur"...

à verdun il y a la tranchée des baïonettes : toute une tranchée ensevelie par un bombardement, les fusils pointent encore vers le ciel aujourd'hui... et les arbres ont repoussé dans des terrains complètement gondolés, bosselés, sous la mitraille, là ou il y a 100 ans on avait des champs...ces forêts sont interdites au pblic, sous les champignons on trouve encore des obus de cette époque!

les grands-pères de cette époque ne parlaient pas de la sale guerre qu'on leur a infligé...ce que mon père m'a dit c'est comme pour toi, yap : ses 2 grands-pères, qui avaient l'age de combattre, n'en parlaient jamais, ou alors seulement entre eux, avec peu de mots...ils ont été brisés une 2e fois en 40 quand il s'est avéré que c'était pas la "der des der"...

moi mon grand-père né en 1914 m'a raconté son épopée de conducteur de camion en 1940 pendant la débacle, commencée avec un transport de troupe abandonné en rase campagne, sans officiers, sans ordres, finie en solo avec une moto planqué dans les fossés pour ne pas se faire jusqu'a chatillon sur indre ou il a attendu l'ordre de demobilisation! il a échappé au camp de prisonnier et retrouvé sa ferme sans voir un champ de bataille, tirer un coup de fusil ni en recevoir, dieu merci, mais la 7e compagnie c'était au commandement qu'elle était! le pays était dirigé par des connards à la hauteur de ceux qu'on s'inflige en ce moment!

billbaroud35 a écrit:à verdun il y a la tranchée des baïonettes : toute une tranchée ensevelie par un bombardement, les fusils pointent encore vers le ciel aujourd'hui... et les arbres ont repoussé dans des terrains complètement gondolés, bosselés, sous la mitraille, là ou il y a 100 ans on avait des champs...ces forêts sont interdites au pblic, sous les champignons on trouve encore des obus de cette époque!

les grands-pères de cette époque ne parlaient pas de la sale guerre qu'on leur a infligé...ce que mon père m'a dit c'est comme pour toi, yap : ses 2 grands-pères, qui avaient l'age de combattre, n'en parlaient jamais, ou alors seulement entre eux, avec peu de mots...ils ont été brisés une 2e fois en 40 quand il s'est avéré que c'était pas la "der des der"...

moi mon grand-père né en 1914 m'a raconté son épopée de conducteur de camion en 1940 pendant la débacle, commencée avec un transport de troupe abandonné en rase campagne, sans officiers, sans ordres, finie en solo avec une moto planqué dans les fossés pour ne pas se faire jusqu'a chatillon sur indre ou il a attendu l'ordre de demobilisation! il a échappé au camp de prisonnier et retrouvé sa ferme sans voir un champ de bataille, tirer un coup de fusil ni en recevoir, dieu merci, mais la 7e compagnie c'était au commandement qu'elle était! le pays était dirigé par des connards à la hauteur de ceux qu'on s'inflige en ce moment!

Pfff. En 40 les allemands avaient 40 divisions blindées. Nous on en avait 2.
Un ancien combattant de 40 m'a raconté l'histoire suivante:
Il était dans l'artillerie légère, des canons de 75 tirés par des chevaux.
Un jour qu'ils étaient sur la route, un avion allemand, un Stuka, est passé en rase motte en sifflant (ces avions sifflaient c'était fait exprès). Il n'a pas tiré un coup de feu, mais le bruit a effrayé les chevaux qui sont partis dans tous les sens et ont embourbé les canons dans les marécages. Un régiment d'artillerie de perdu !
Le mec m'a dit "Je suis sûr d'avoir entendu rire le pilote boche !". 2 jours après alors qu'ils étaient occupés à désembourber les canons, un régiment de chars allemand les a fait prisonniers.