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Le Sel de la Mer

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Message  clomani Jeu 4 Sep - 21:06

J'ai beaucoup aimé ce film palestinien, qui se passe en Palestine...
C'est une très jolie histoire d'amour impossible parce qu'en Palestine, il n'y a pas grand chose de possible dans la réalité.
C'est l'histoire d'une Américaine d'origine palestinienne dont le grand-père vivait à Jaffa, d'où il a été chassé en 49. Elle va pour la première fois de sa vie en Palestine... à Ramallah, pour réclamer l'argent que son grand-père avait déposé dans une banque à Jaffa, qu'il n'a pas pu prendre avant de partir...
Dès les 1ères images, on comprenda folie dans laquelle vivent les Israéliens... la parano... elle est fouillée et questionnée par 3 personnes (comme moi au retour) qui la harcèlent de questions en commençant par "ceci est pour votre sécurité". On tombe tout de suite dans l'absurde.
Elle finit par arriver à Ramallah et là, c'est vraiment l'enfermement, les grilles, les barbelés, les portes blindés des sas de sécurité. L'horreur ! (Je n'irai jamais à Ramallah, je suis trop claustro... j'avais du mal à respirer rien qu'en voyant cette belle nana franchir la "ligne"). A Ramallah, elle retrouve une amie occidentale, un vague oncle, elle va emmerder les banquiers qui l'envoient péter. Dans un restaurant, elle rencontre un jeune Palestinien... puis elle le rencontre par hasard en sortant de la banque. Elle est très énervée car le con de banquier, tout Palestinien qu'il soit, ne comprend pas qu'elle s'énerve justement... elle monte alors dans la voiture du jeune homme et ils parlent. C'est deux monologues : elle veut trouver du boulot à Ramallah et s'installer en Palestine parce que c'est chez elle, c'est chez son grand-père... et lui veut partir faire ses études au Canada... il a demandé une bourse, il attend un visa... hypothétique. Ils sont l'un à côté de l'autre... et visiblement ne parlent pas de la même chose. Lui a un copain qui rêve aussi de partir, mais il veut être cinéaste... et il en a marre du cinéma fait à Ramallah où on ne filme que des checkpoints et de la violence. Il veut tourner des histoires d'amour. Et l'histoire d'amour se noue à côté de lui entre l'Américaine et le Palestinien... les deux amis ne rêvent que de quitter le pays, elle ne rêve que de récupérer le fric de son grand-père et de racheter la maison du grand-père pour y vivre, puisque c'est chez elle.
Elle arrive à les convaincre de faire un casse dans la banque où on l'a envoyée péter... sans violence, avec des fusils vides... ils piquent une plaque d'immatriculation jaune (les plaques israéliennes...) sur une voiture et la vissent sur leur guimbarde et en route... ça marche, ils ont du fric, qu'elle partage... mais ils décident tous d'aller voir la mer, après le casse. Passage facilité (mais ils flippent) par leur plaque israélienne... comme elle a un super accent américain quand elle parle anglais, elle est crédible comme juive nouvellement débarquée. Les deux garçons se mettent des kipas, et des T.shirts vantant la sécurité israélienne. Et les voilà à Tel Aviv, à Jaffa...
Au fur et à mesure que le film se déroule, les amoureux se livrent... et on voit qu'elle a des grilles dans sa tête : la peur des services de sécurité israéliens, la peur des contrôles... et ces grilles-là, ses amis palestiniens trouvent que ce sont les chaînes de l'humiliation qu'elle se met toute seule. Son petit ami lui apprend à ne surtout pas les voir, à rester indifférent, à les laisser faire, à ne pas hurler. Elle, en revanche, trouve qu'ils ne s'autorisaient aucun rêve, aucune échappatoire, qu'ils supportaient trop passivement cet enfermement... et elle les a pris par la main pour leur faire réaliser un rêve.
Et ils marchent dans ce pays qui est le leur et qu'ils ne connaissent pas. Ils rencontrent l'Israélienne qui habite chez le grand-père de la jeune Américaine... elle est pacifiste mais... ne comprend pas que la jeune Américaine revendique sa maison symboliquement... l'autre veut juste une parole : "cette maison est à toi" de la part de l'Israélienne qui dit qu'elle leur a ouvert sa maison mais que c'est la sienne et qu'il est interdit à un non Juif d'acheter une maison en Israël. Ca fait mal... c'est horrible, ce moment-là. Et puis les deux amoureux continuent leur périple tout seuls... l'autre est restée chez l'Israélienne à Jaffa. Là, ils décident d'aller dans le village du père du Palestinien... qu'ils ont beaucoup de mal à retrouver : il a été détruit après un massacre. Ils finissent par trouver les ruines, et un bout de maison encore debout dans les ruines... et s'y installent. Pendant ce temps, son visa a expiré (à elle) et lui est clandestin dans son pays...
Et un jour, ils se font gauler... parce que c'est impossible de passer entre les gouttes de ces p... de flics de la sécurité israélienne ! On voit qu'ils ont chacun appris de l'autre... elle ne hurle plus, elle n'a plus peur, elle se laisse embarquer. Lui aussi, dignement. Chacun de leur côté.
Je voudrais vous raconter tous les moments du film où j'ai été prise à la gorge, où j'ai pleuré d'émotion... mais c'est impossible parce qu'il faut vraiment le voir, ce film.
Sur le moment, j'étais émue, j'ai bien aimé la façon que la mère du jeune homme avait de venir accueillir cette jeune femme qu'elle ne connaissait pas... j'ai bien senti cette tension qui règne entre Palestiniens... les riches qui collaborent avec Israël et les autres... j'ai bien senti cet attachement qu'ils ont à la terre qu'ils n'ont jamais foulée de leurs pas... j'ai bien ressenti ce détachement qu'ils ont face à une culture de la paranoïa, face à tous ces murs, ces grillages, ces herses... je n'étais pas triste en en sortant...
Mais maintenant je le suis...
C'est vraiment un très bon film ! Pleure
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Message  clomani Ven 5 Sep - 9:46

Après le film, j'ai continué hier soir ma lecture d'un gros bouquin de Robert Fisk, spécialiste des affaires moyen-orientales qui écrit dans des grands journaux anglo-saxons "Liban, nation martyre"...
Le chapitre que j'ai lu était en juste continuité du film : Robert Fisk qui rencontre un héritier palestinien au Liban dont les parents vivaient à Jaffa, puis Robert Fisk visitant un camp palestinien au Sud Liban (vers Tyr), qui rencontre des réfugiés palestiniens de la Naqba... On lui raconte les maisons, leur terre, les arbres, leurs biens, ils montrent les clés des maisons qu'ils ont dû quitter précipitament dans des villages. Comme Fisk est le seul à pouvoir se déplacer comme il veut en Israël ET en dehors d'Israël, il décide donc d'aller rechercher les maisons de ces Palestiniens exilés... Pour aller du Liban, par exemple au Nord d'Israël à 20 km de Tyr, il est obligé de prendre un avion Beyrouth-Athènes, puis Athènes-Tel Aviv (parce que l'entrée en territoire israélien est interdite depuis le Liban !!! vous n'avez pas suivi, bande de distraits...). Il va alors rechercher la maison de Mme Zamzam... et retrouve des ruines... et un cousin de Mme Zamzam qui, lui, est resté en Palestine. Depuis son coin, il peut voir le camp palestinien au-dela des barbelées, sur les collines au loin...
Du coup, j'ai mal dormi ! Les dirigeants Israéliens et leurs potes américains et le nabot me tuent à petit feu, même à distance Pleure
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