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Inflation : un point de vue de posteur de Rue89

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Message  Gotch Mer 20 Aoû - 7:00

DéCRoiSSaNTE de LuNe | AnTi BLinG BLinG
13H04 19/08/2008

Pouvoir d’achat : Les gouvernements nous mentent pour nous voler
Tout le monde comprend ce qu’est le pouvoir d’achat, même ceux qui
n’ont aucune notion d’économie. Mais pour être évalué, le pouvoir
d’achat nécessite le calcul du produit intérieur brut, celui du taux de
croissance c’est à dire l’évolution d’une année sur l’autre du produit
intérieur brut, et du taux d’inflation de base et réel.
Le calcul par les bureaux du gouvernement du produit intérieur brut
et du taux d’inflation a une importance considérable sur votre vie de
tous les jours et sur votre avenir. Pourquoi ? Parce que si le
gouvernement fait en sorte, par de savants tours de passe-passe que je
vais dénoncer ici, de sous-estimer le taux d’inflation et de sur
estimer le produit intérieur brut et le taux de croissance il va
pouvoir, en toute impunité et avec l’apparence de la meilleure bonne
foi, indexer à la baisse nos salaires, nos prestations sociales, et nos
retraites. Si le gouvernement publie un taux d’inflation de 3% et
indexe nos salaires, prestations sociales et nos retraites en
conséquence alors que le taux d’inflation réel est de 8%, il nous vole
de 5% sur l’année.
Pour illustrer ces notions, je vais prendre l’exemple américain, qui
se justifie d’autant plus que Sarkozy a confié au Prix Nobel Américain
Joseph Stiglitz le soin de proposer un nouveau calcul de la croissance,
et donc du produit intérieur brut et de l’inflation. Vous verrez que
pour Sarko ce sera tout bénéfice de nous enfumer encore plus en
intégrant à ce qui se fait déjà en France les méthodes de magouilles
américaines. Les Américains n’ont pas seulement inventé le Big Mac et
la bombe atomique, ils sont maîtres dans l’art de permettre aux
capitalistes de gouverner les masses.
Aux Etats-Unis, Clinton, en 1996, a fait adopter par le Bureau of
Labor Statistics la nouvelle méthode de Michael Boskin pour calculer
l’inflation. Alors que l’inflation se mesure par l’évolution du coût
d’un panier de biens et de services, Boskin a apporté trois innovations
majeures, qui ont permis aux politiciens et aux intérêts capitalistes
de minimiser l’inflation réelle. Ces trois innovations sont : la
substitution, la pondération et l’hédonique. Passons-les en revue une à
une et vous apprécierez combien le calcul de l’inflation permet de la
sous-estimer, avec tous les bénéfices que j’évoquai plus haut soit la
sous indexation des salaires, des prestations sociales et
des retraites.
La substitution : Imaginons que le panier de biens et de services de
référence pour calculer l’inflation contenait du saumon, la méthode de
substitution permet de remplacer le saumon par autre chose, sous
prétexte que c’est ce que le consommateur fait si les prix du saumon
augmentent. Le prix du saumon est donc remplacé par le prix d’un
poisson moins cher ou même d’un hot dog (ne riez pas, cela s’est
réellement passé et des dizaines de fois). Entre 2007 et 2008, le
bureau des statistiques américaines (BLS) a
évalué le taux d’inflation du panier de bien et de services à 4.1%,
alors que le bureau fermier (Farm Bureau), un organisme tout aussi
sérieux que le premier, l’a évalué à 11.3%. Plus de 7% d’écart, bien
pratiques pour prétendre que l’inflation est contenue et refuser des
augmentations de salaires, de prestations sociales et de retraites.
L’impact du calcul de l’inflation en intégrant le principe de
substitution de la commission Boskin est que l’inflation n’illustre
plus le coût de la vie mais le coût de la survie. Il est bien évident
qu’en passant du saumon au sandwich et pour en arriver à la baguette de
pain sec, on ne vit plus, on survit.
Le deuxième artifice qui distort l’évaluation réelle de l’inflation,
du produit intérieur brut et de la croissance est la pondération : Ce
principe, appliqué par la commission Boskin, est que tous les biens et
services du panier de référence dont le coût augmente le plus
rapidement deviennent sous pondérés dans le calcul de l’inflation. Par
exemple, aux USA, le coût de la santé est de
17% du produit intérieur brut, mais entre pour 6% seulement dans le
calcul de l’inflation, car ce coût croit rapidement. Cet artifice
grossier permet de sous estimer l’inflation, et la pondération par
calcul géométrique permet de renforcer la distortion de la réalité et
d’amplifier la sous estimation déjà faite avec le premier principe
de substitution.
Le troisième principe de la commission Boskin qui sévit depuis 1996
et Clinton est l’hédonique, du grec « pour le plaisir de ». Voilà
comment ce principe est appliqué systématiquement aux USA
pour minimiser le taux d’inflation. Voici un exemple réel : Si un
téléviseur était évalué 300$ dans le panier de référence de l’an
dernier et que pour 300$ on a aujourd’hui le même, mais avec une
meilleure qualité d’écran, le gouvernement considère que le prix du
nouveau téléviseur est de 200$, même si le prix est toujours de 300$.
Le même principe s’applique pour tout : Téléphones, ordinateurs,
voitures, etc, etc.
Depuis 1980, un économiste expert indépendant en calculs
économiques, John Williams, calcule les véritables taux d’inflation, de
PIB et de taux de croissance aux USA.
Pour l’année 2008, à ce jour, il a calculé que l’inflation
s’établissait aux alentours de 12%, alors que le bureau des
statistiques américain l’évalue à 4%. John Williams a calculé que les
prestations sociales devraient être 70% supérieures à ce qu’elles sont
aujourd’hui, mais que le calcul erroné sciemment de l’inflation avait
permis au gouvernement américain de voler les prestataires de 70%.
Le calcul du produit intérieur brut a lui aussi été trafiqué. Pour l’année 2003 par exemple, le PIB aux USA
a été de 11,000 milliards de dollars, mais il a été gonflé grâce à deux
artifices. Ce montant comprend 1600 milliards de dollars d’imputations.
Qu’est ce que l’imputation ? Par exemple, le gouvernement intégre au
montant du PIB les loyers que les propriétaires de maisons aux USA ne doivent pas payer ! Le gouvernement a aussi ajouté 2300 milliards de dollars d’hédonique.
Imputations et hédonique ont gonflé artificiellement le PIB de 35% de sa vraie valeur ! Une autre façon pour le gouvernement de gonfler le PIB réel par rapport au PIB
de base est de sous estimer le déflateur, c’est à dire l’influence de
l’inflation. On calcule aisément que depuis 2004 le déflateur est passé
de 3.5% à 2.5%. Un pourcent de plus pour enfumer le citoyen. Inutile
d’ajouter que sur estimer le PIB permet au gouvernement de clamer que le taux d’imposition par rapport au PIB est faible, puisque le dénominateur (PIB) est élevé.
La globalisation a permis d’harmoniser les calculs des taux d’inflation, du PIB
et du taux de croissance entre tous les pays du monde. Les naïfs n’y
voient que du feu. Les Etats-Unis sont des pionniers. La France de
Sarko, vassale du grand capital et abuseur du peuple, s’apprête avec
les travaux de Stiglitz à revoir le calcul de ces indicateurs
économiques, à la baisse pour l’inflation et à la hausse pour le PIB et le taux de croissance.
La dégradation du pouvoir d’achat, que vous ressentez depuis des
années, va faire l’objet d’un démenti du pouvoir en place, grâce à
l’adoption de méthodes erronées pour le calcul des indicateurs
économiques. Globalisation oblige, ainsi qu’asservissement des masses
au grand capital et au pouvoir qui dirige le monde.
Quant aux mensonges sur la sévérité du taux d’inflation aux
États-Unis, ils ont permis l’accumulation d’une dette de plus de 4 fois
le PIB américain, et créé le problème des
subprime. Qui dit estimation d’un taux d’inflation faible dit taux
d’intérêt peu élevé, ce qui a permis la bulle immobilière. Les banques
du monde entier ayant prêté aux emprunteurs américains, les lourdes
pertes qu’ils doivent supporter aujourd’hui ont créé la crise
financière qui détruit nos économies.
La France, tout comme l’Europe , s’en sortira comme s’en sortiront
Chine, Asie, Amérique du Sud et Canada. Il en sera tout autrement des
États-Unis, où il faudra plusieurs générations pour effacer le problème
commencé en 1985 et qui s’est accéléré de façon exponentielle avec
George W Bush (encore lui !). Les Américains ont eu la mauvaise idée de
voter et revoter pour lui. Ils le paieront chèrement et beaucoup ne
pourront même pas prendre leur retraite, alors que les impôts
augmenteront y compris pour les plus pauvres.
Dieu merci, la France n’a pas la monnaie qui a permis au dollar de
vivre depuis les accords de Bretton Woods en 1944 sur le dos des
autres. Ce privilège exhorbitant a servi les États-Unis mais sera à
l’origine de leur déclin. Je suis d’un naturel optimiste, mais j’ai la
conviction que la crise mondiale, surtout américaine mais aussi globale
par contrecoup, n’en est encore qu’à son début. En dépit de la toute
récente remontée du dollar US
après 7 ans de dégringolade, l’économie américaine est au seuil d’un
affaissement gigantesque. Nous tous serons touchés dans notre
vie quotidienne.
Soit dit en passant, les prédictions de Madame Lagarde sur le taux
de croissance ont rejoint le cimetière des mensonges éhontés, lieu de
prédilection des politiciens qui prétendent nous gouverner.
On peut se demander pourquoi les gouvernements se livrent à des
calculs économiques erronés et déformés sciemment. Une réponse est
qu’ils leur permettent de boucler leurs budgets du moins de presque y
arriver. Une autre réponse est que cela permet des transferts de
richesse incroyables entre les masses et les très riches. Les
gouvernements nous mentent pour mieux nous voler, et remplissent les
poches des nantis.
Ashoka.
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Message  Gotch Mer 20 Aoû - 7:42

Pour rappel : l'article 104 du traité de Maastricht interdit aux Etats d'emprunter leurs fonds à leur banque centrale, quelle que soit la raison de ce prêt. Ils sont donc obligés de recourir aux banques PRIVEES, qui ne se privent pas de réclamer des intérêts, à la différence des banques centrales : et voilà une nouvelle cause d'inflation, rien que pour enrichir la haute finance!

C'est Etienne Chouard qui nous le rappelait à propos du traité de Lisbonne....
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