Lavilliers grandit, il s'étend comme le cèdre du Liban...
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Lavilliers grandit, il s'étend comme le cèdre du Liban...
Invitation à écouter
"Samedi soir à Beyrouth"
Après Carnets de bord, Bernard Lavilliers
sort "Samedi soir à Beyrouth",
un album aux ambiances orientales mêlées de
sonorités reggae.
Sur
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=4379
"Samedi soir à Beyrouth"
Après Carnets de bord, Bernard Lavilliers
sort "Samedi soir à Beyrouth",
un album aux ambiances orientales mêlées de
sonorités reggae.
Sur
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=4379
[ Extrait ]
Qu’est-ce qui vous a amené à écrire la chanson Samedi soir à
Beyrouth ?
Comme pour Carnets de bord, je note tout sur des carnets de moleskine. J’ai
commencé à écrire cet album un samedi après-midi en 2006 à Beyrouth. Le 1er
février, j’étais retourné là-bas pour voir des amis et le fils de la grande
chanteuse Fairuz, Ziad Rahbani, qui est un grand musicien oriental. J’avais
envie de faire quelque chose à base de dub, de reggae, d’accompagnements
orientaux sur cette chanson. J’avais gardé une image de Beyrouth en 1982 en
pleine guerre. Rafiq Hariri, assassiné depuis, avait pas mal reconstruit la
ville. Je voulais revoir ces intellectuels libanais que j’ai rencontrés dans le
monde entier et le Liban, ce pays qui est tout petit où certaines villes sont
vieilles de onze mille ans, comme Byblos. C’est un mélange de cultures très
anciennes, avec les Phéniciens, les Grecs, les premières démocraties et cette
guerre qui dure depuis trente ans. Il y a ces grands artistes, chercheurs,
commerçants, tous ces Libanais cultivés qui sont d’une éducation, d’un charme et
parlent un français parfait que nous ne pratiquons même plus d’ailleurs.
Beyrouth est un port qui a quelque chose de féminin. Les femmes sont d’une
grande beauté, ou voilées ou extrêmement dévoilées. Il y a une mixité de
l’érotisme caché ou montré. Une culture orientale où le voile peut être
magnifique. Le Liban a quelque chose de magnétique. Dans Samedi soir à Beyrouth,
il y a une espèce de tension, de gravité, de retenue, comme une chose qu’on ne
veut pas dire. Il y a un deuil qu’on ne fait pas, la douleur, du maquillage sous
les cicatrices. Et puis il y a un sens de la fête incroyable, parce que
l’imminence de la guerre fait que les gens veulent vivre à toute vitesse. Autant
d’impressions que j’ai essayé de traduire.
En tournée du 20 février au 20 juin, dont les 13, 14 et 15 mars au Zénith
de Paris.
Entretien réalisé par Victor Hache - L'Humanité du 18 janvier
2008
Avec la complicité de Laure LAHAYE
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=4379
Re: Lavilliers grandit, il s'étend comme le cèdre du Liban...
Yess ! J'ai vu un sujet sur son nouveau disque en fin de journal de France 2 hier soir. Il intéresse encore quelques media on dirait
Re: Lavilliers grandit, il s'étend comme le cèdre du Liban...
Voila ce que le bonhomme écrivait et déclamait sur scène il y a une trentaine d'années : J'aimais bien, ca collait bien avec mes humeurs à l'époque....
Utopia
Je chanterai le nouveau monde
Né de la zone et de l'ordure
En ces temps-là vos belles actions
Passaient toujours par l'écriture
Vous vous gaviez de projections
De projects sérieux, de futur
Pendant que l'ordre et la répression
Vous alignaient contre un mur
Vous ronronniez pour le vieux monde
Dans l'opposition objective
Respectant la règle et la ronde
Dans vos manchettes maladives
Ça sentait le médicament
La frustration et le soumis
Ça puait déjà l'électron
Le temps qui passe à crédit
Des technocrates maigrichons
Vous prédisaient des jours meilleurs
Des aurores de l'expansion
A la sournoise nuit des chomeurs
Vous faisiez du lard aux ceintures
Les pancartes au bout des bras mous
Faisaient des cercles dans l'ordure
Ou vous vous traîniez à genoux
Les barbares, qui montraient leurs crocs
Aux barrières des périphériques
Ricanaient, remplacant vos mots
Par des cris de guerriers celtiques
Vous en aviez froid dans le dos
Bien qu'expliquant ce phénomène
Vous essayiez de rentrer tôt
Détestant les milices urbaines
Vous nous regardiez en ces temps
Inventer une autre musique
Faite de violence et de sang
D'ignorance et de prophétique
Votre raison vous pesait lourd
Dans vos masochistes partouzes
Dans vos dérisoires amours
Votre révolte et vos ventouses
La petite gauche vivotait
Frileuse comme une alouette
Vos bars, vos fêtes, vos congrès
Vos chanteurs, vos peintres, vos poètes
Votre raison, votre droiture
Vos illusions, vos habitudes
Vos soumissions, votre culture
Vos ambitions, vos certitudes
Cette lucidité bidon
Qui remplaçait si bien les tripes
Etait sinistre et sans passion
Et militante et castratrice
Elle vous bloquait le creux des reins
Comme un calcul diabétique
Elle vous laissait sur votre faim
De bien nourris et d'asthmatiques
Nous rêvons d'une autre planète
En ce futur, t'en souviens-tu ?
Nous tirons des plans à facettes
Vers des comètes disparues
Nous installons nos mines d'or
Sur des podiums itinérants
Ou nous jouons toujours très fort
De la guitare, et du vent
Nous pressentons une cassure
Une crevasse nette et sanglante
Une balafre dans l'azur
Un cran d'arrêt dans le silence
Une fissure dans le certain
Une embolie dans la finance
Un détonateur dans la main
Un embarras dans la nuance
Nous vivons au ras des pavés
N'ayant jamais connu la plage
Et jamais le roi des étés
Ne s'est inscrit au paysage
Nous avons la haine au profond
Une haine fondamentale
De la hiérarchie et des cons
Du quotidien et du fatal
Utopia
Je chanterai le nouveau monde
Né de la zone et de l'ordure
En ces temps-là vos belles actions
Passaient toujours par l'écriture
Vous vous gaviez de projections
De projects sérieux, de futur
Pendant que l'ordre et la répression
Vous alignaient contre un mur
Vous ronronniez pour le vieux monde
Dans l'opposition objective
Respectant la règle et la ronde
Dans vos manchettes maladives
Ça sentait le médicament
La frustration et le soumis
Ça puait déjà l'électron
Le temps qui passe à crédit
Des technocrates maigrichons
Vous prédisaient des jours meilleurs
Des aurores de l'expansion
A la sournoise nuit des chomeurs
Vous faisiez du lard aux ceintures
Les pancartes au bout des bras mous
Faisaient des cercles dans l'ordure
Ou vous vous traîniez à genoux
Les barbares, qui montraient leurs crocs
Aux barrières des périphériques
Ricanaient, remplacant vos mots
Par des cris de guerriers celtiques
Vous en aviez froid dans le dos
Bien qu'expliquant ce phénomène
Vous essayiez de rentrer tôt
Détestant les milices urbaines
Vous nous regardiez en ces temps
Inventer une autre musique
Faite de violence et de sang
D'ignorance et de prophétique
Votre raison vous pesait lourd
Dans vos masochistes partouzes
Dans vos dérisoires amours
Votre révolte et vos ventouses
La petite gauche vivotait
Frileuse comme une alouette
Vos bars, vos fêtes, vos congrès
Vos chanteurs, vos peintres, vos poètes
Votre raison, votre droiture
Vos illusions, vos habitudes
Vos soumissions, votre culture
Vos ambitions, vos certitudes
Cette lucidité bidon
Qui remplaçait si bien les tripes
Etait sinistre et sans passion
Et militante et castratrice
Elle vous bloquait le creux des reins
Comme un calcul diabétique
Elle vous laissait sur votre faim
De bien nourris et d'asthmatiques
Nous rêvons d'une autre planète
En ce futur, t'en souviens-tu ?
Nous tirons des plans à facettes
Vers des comètes disparues
Nous installons nos mines d'or
Sur des podiums itinérants
Ou nous jouons toujours très fort
De la guitare, et du vent
Nous pressentons une cassure
Une crevasse nette et sanglante
Une balafre dans l'azur
Un cran d'arrêt dans le silence
Une fissure dans le certain
Une embolie dans la finance
Un détonateur dans la main
Un embarras dans la nuance
Nous vivons au ras des pavés
N'ayant jamais connu la plage
Et jamais le roi des étés
Ne s'est inscrit au paysage
Nous avons la haine au profond
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