Un livre coup de poing...

A l'Abri de Rien, de Olivier ADAM... (dont il semblerait qu'il soitou ait été dans la liste des Goncourisables)...
Je l'ai acheté parce que j'ai entendu un critique dire que c'était un ouvrage "à bout de souffle" et que l'héroïne s'y perdait en aidant des réfugiés du côté des plages du Nord... genre Sangatte.
Je m'y suis plongée mercredi... je l'ai fini la nuit dernière, à cause d'une belle insomnie.
Marie est l'héroïne, elle est mariée, a 2 enfants, et mène une vie... normale, banale... (je dois vous avouer qu'elle m'a fait penser à mariep, sans méchanceté aucune)... elle s'ennuie gentiment dans sa vie quotidienne... n'a pas beaucoup d'amies... sa vie est aussi plate que son environnement.
Un beau jour, elle voit des réfugiés appelés "Kossovars" par les gens du cru, aller se retaper un peu dans un endroit genre camion du SAMU, soupe populaire, etc... et observe un peu ses compatriotes qui y travaillent bénévolement... puis elle est entraînée petit à petit, un peu comme si c'était contre son gré, dans cet univers de misère, de non droit, d'inexistance, de transparence de ces gens... et elle s'y lance comme dans une mer déchaînée...
C'est écrit à la mitraillette, au coupe-coupe, a coups d'upercut dans les bronches ! Vous en prenez plein la tronche : le mépris des copains de ses enfants : c'est une pute à Kossovars, le mépris des voisins... elle couche avec des Kossovars, le mépris et les interrogations de son mari... elle, elle claque tout le fric du compte familial pour essayer de venir en aide à ces pauvres gens décharnés, abattus, griffés, violentés par la police et ses chiens. Donc elle est folle, en conclue-t-on facilement dans son entourage. Mais elle a aussi un passé, une soeur morte jeune dans un accident de voiture... et ça se termine avec un grand coup de poing dans la tronche... mais quel bouquin ! C'est moderne, comme style d'écriture... on n'a pas une seconde le temps de s'ennuyer ! Les images nous viennent directement dans la gueule à travers les mots.
Et ça vous laisse tout pantelant, tout abîmé, tout consterné... pis après vous allez mettre 2 heures à vous rendormir. En fait, c'est la nouvelle de la victoire anglaise qui m'a permis de changer d'états d'âme, la nuit dernière.
Si vous voulez le lire, je peux vous l'envoyer... mais pas tout de suite parce que j'ai peu de temps d'ici mon départ...