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Message  clomani Jeu 17 Déc - 12:51

enquête le 16/12/2009 par Dan Israel
Bolloré poursuit France Inter en diffamation


Au coeur du dossier : la place du groupe en Afrique

Contenu reconnu d'Utilité Publique



L'information est passée relativement inaperçue. Ce mardi 15
décembre, deux journalistes de France Inter étaient poursuivis pour diffamation
par le groupe Bolloré devant le tribunal correctionnel de Paris.

Visé
par la
plainte : un long reportage consacré aux activités de Bolloré au
Cameroun, qui
s'étendent de l'exploitation du port de Douala et de plantations de
palmiers à
la gestion de lignes de chemin de fer. Le reportage ne comporte
pourtant aucune révélation fracassante. Mais la réaction du groupe
donne une idée de la susceptibilité de Bolloré sur ses affaires
africaines.


Un des grands potes de Sarko... Original.21216.demi
> Cliquez sur l'image pour un gros plan <
"Cameroun :
l'empire noir de Vincent Bolloré."
L'enquête de Benoît
Collombat, diffusée
sur France Inter le 29 mars dernier
dans l'émission Interception, présentée par Lionel Thompson, vaut aux deux journalistes, ainsi qu'à Jean-Paul Cluzel,
président de Radio France à l'époque, d'être attaqués pour diffamation. Vincent Bolloré, à la tête d'un conglomérat industriel très diversifié, n'a pas apprécié de voir ses activités camerounaises critiquées. Il est vrai que le reportage se veut sévère (surinterprétant d'ailleurs parfois tous les témoignages à charge recueillis sur l'inefficacité économique, ou la pratique sociale du groupe), présentant pendant quarante minutes les
"dessous" de trois secteurs d'activité contrôlés, totalement ou en partie, par le groupe Bolloré : l'exploitation des lignes de chemin de
fer de la société nationale Camrail, concédées pour 30 ans en 1999, divers contrats liés au port de Douala, et les conditions de travail de dockers du port, ainsi que celles des ouvriers agricoles dans certaines plantations de palmiers du pays.
A chaque fois, la tonalité est critique :
plusieurs témoins affirment par exemple que le réseau de train fonctionne de plus en plus mal, que les dockers de Douala ne disposent pas de centres de soins, ou que les conditions de travail dans certaines plantations sont effroyables,
à la limite de "l'esclavage". Le reportage met aussi en cause, en filigrane, les liens de Bolloré avec les dirigeants politiques camerounais,
vestige des solides réseaux de la "Françafrique". Vice-président en charge de l'Afrique du groupe jusqu'à avril dernier, très proche de Jacques
Chirac et ancien ministre de la coopération en 1993-1994, Michel Roussin a été longtemps présenté comme le signe que Bolloré était un des héritiers de cette "Françafrique".


Benoît Collombat n'est pas un novice des questions africaines. En février 2009, le journaliste d'Inter avait notamment été à l'origine de la
publication des rapports payés par des dirigeants africains à Bernard Kouchner, qui n'avait pas lésiné sur la pommade. (Sans rapport direct, il
milite aussi pour la thèse de l'assassinat de Robert Boulin).
"Ce dossier est à la croisée des questions économiques, politiques et africaines qui m'intéressent
, explique-t-il à @si. Des enquêtes ont déjà été réalisées sur le groupe Bolloré et son implantation en Afrique, mais presque aucune sur le terrain, à part un article consacré aux palmeraies, signé par Fanny Pigeaud dans Libération. J'ai donc décidé de me rendre sur place pendant une semaine. Le Cameroun est
emblématique, puisque le groupe y est présent dans de nombreux secteurs d'activité.
"
Pas de révélations dans son enquête, assume-t-il, mais une recension de ce qui est reproché à Bolloré dans le pays, par ses adversaires ou des observateurs critiques.
Il complète : "Je trouve légitime d'un point de vue journalistique qu'une station de service public s'intéresse à ce qui se trouve derrière l'image que renvoie un puissant groupe privé, qui investit notamment dans les médias (le groupe Bolloré détient
les journaux gratuits Direct matin et Direct Soir, la chaîne TNT Direct 8, le sondeur CSA, et une participation dans le groupe de publicité Havas, dont Vincent Bolloré est le président du conseil d'administration, ndlr)."
"Grand écart" déontologique ?
Mais c'est peu dire que l'industriel n'a pas apprécié le reportage. Selon le quotidien d'opposition camerounais Le Messager,dont
l'un des dirigeants a été cité comme témoin de la défense par Collombat, il demande au tribunal de condamner les deux journalistes et
Jean-Paul Cluzel à verser chacun un total de 30 000 euros de dommages et intérêts, à lui-même et à sa société. "Alors que dans ce type d'affaire, on retient en général un petit nombre de passages jugés diffamatoires, l'avocat de Bolloré a cité presque l'intégralité du
reportage, en commençant par le lancement de Lionel Thompson",
souligne Collombat. Une partie des passages reprochés par les plaignants à France Inter sont disponibles sur le site du Messager.
Pourquoi ce traitement particulier ? D'autres enquêtes sur les activités de Bolloré en Afrique, publiées dans Le Monde Diplomatique, L'Express ou sur Mediapart (accès payant) n'ont pas subi les foudres judiciaires de l'industriel. Explications de son avocat, M° Olivier Baratelli : "Nous reconnaissons bien sûr volontiers le droit d'enquêter, de critiquer et de polémiquer de la part des journalistes. Pas de problèmes. Nous avons longtemps laissé dire. Mais ce cas nous semble emblématique. Déontologiquement, il y a là un grand écart avec la profession de
journaliste
: Benoît Collombat est parti avec une idée préconçue et n'a cherché sur place que des témoins pour valider ses a
prioris, sans aucun effort pour aller chercher la contradiction." L'avocat r écuse toute "acrimonie", déclarant qu'il serait "ravi" de voir les journalistes de Radio France condamnés à payer un euro symbolique.

Mardi 15 décembre, seuls les quatre témoins camerounais cités par la défense ont été entendus. La suite des débats a été renvoyée, à la
demande de l'avocat de Bolloré, aux 10 et 11 mars 2010. Et au cœur de l'affrontement, devraient se trouver les preuves de l'honnêteté du
travail de Collombat. En effet, Baratelli affirme qu'il n'a jamais cherché à contacter des responsables du groupe au Cameroun. Ce que dément
formellement Collombat. On l'entend effectivement dans son reportage faire des démarches pour rencontrer des dirigeants locaux, et il assure "en avoir bien plus dans les rushes". L'avocat, de son côté, affirme détenir des lettres des responsables de Bolloré jurant n'avoir
jamais été approchés. Point plus délicat, et capital, encore : les conditions dans lesquelles Collombat a demandé une interview à la direction de Bolloré. Selon l'avocat du groupe, "la demande a été faite deux jours avant la diffusion du reportage, un vendredi quand personne n'est disponible". A la fin de l'émission, Lionel Thompson indique en effet que Dominique Lafont, le directeur général Afrique du groupe,
a répondu aux demandes d'interviews trop tard pour que ses réponses soient intégrées au reportage. Il lit donc un très rapide résumé de ses propos, dans lesquels sont démenties point par point les accusations portées contre son groupe, et renvoie vers le site internet de l'émission, où est disponible l'interview de 20 minutes réalisées par téléphone par Collombat. Mais Thompson assure aussi que la radio "a sollicité à plusieurs reprises les responsables du groupe Bolloré".


D'un côté, un avocat qui indique là aussi disposer de "citations de responsables du groupe certifiant ne pas avoir été approchées" à l'avance, voyant là le signe "qu'il y a une volonté de faire une enquête à charge". De l'autre, un journaliste sûr de son fait, affirmant avoir prévenu la direction dès la mi-février, soit plus d'un mois avant la diffusion de son travail. "Sur place, j'ai couru après Bolloré. Et une fois rentré, j'ai été en contact avec Michel Calzaroni, figure de la communication d'entreprise et communiquant principal de Vincent Bolloré. Je n'ai jamais caché que j'allais consacrer une émission entière à l'implication du groupe au Cameroun, mais j'ai n'ai pas eu de réponse dans un premier temps." Le journaliste indique en revanche disposer d'un échange de mails, des 4 et 11 mars, où il fait sa demande officiellement, et où Calzaroni lui répond que Vincent Bolloré ne s'exprimera pas, et que c'est Dominique Lafont qui le fera, s'il y a lieu. Selon Collombat,
ce n'est que deux jours avant l'émission, "après la diffusion d'une bande-annonce sur l'antenne", que la direction lui a répondu, organisant à toute vitesse une interview avec Lafont, en Afrique à ce moment-là, avec l'aval de Bolloré. "L'émission Interception fonctionne un peu comme à la télé, les reportages sont montés à l'avance et n'intègrent généralement pas d'interviews par téléphone", explique Collombat pour justifier le fait que les propos de Lafont n'aient pas trouvé leur place dans son reportage.

Bolloré contre Dupuydauby
Les positions sont tranchées. Baratelli dénonce la collusion entre le journaliste et les témoins africains qu'il a fait citer : "Ils se sont réunis la veille de l'audience pour un briefing, ce qui va contre toutes les règles", s'énerve-t-il. Il critique aussi "ceux qui refusent d'admettre leur erreur par arrogance, et qui disent même qu'ils vont aller plus loin pendant l'audience". L'allusion vise la stratégie de défense que semble vouloir développer Collombat, en faisant citer des témoins qui, comme Martine Orange de Mediapart, ont travaillé sur les réseaux financiers très complexes organisés au sein du groupe Bolloré. Certains laissent penser qu'une partie des actifs financiers du groupe seraient abrités dans des paradis fiscaux, comme le Liechtenstein.

De son côté, Collombat s'étonne que Bolloré ne puisse "pas envisager qu'un journaliste fasse son travail sans être téléguidé", notamment par son rival historique en Afrique, Jacques Dupuydauby, dont le groupe Progosa lutte pied à pied avec Bolloré, principalement pour prendre le contrôle des ports de l'Afrique francophones.C'est d'ailleurs l'évocation de ce conflit avec Progosa qui avait motivé la dernière action de Bolloré contre des journalistes. Le groupe a en effet écrit au CSA pour se plaindre de la diffusion, le 17 mai sur France 3, d'un reportage de Pièces à conviction. Le magazine d'Elise Lucet revenait en détail sur la guerre commerciale entre Bolloré et Progosa. Le magazine s'était intéressé à une enquête très agressive contre Progosa, parue dans le Combat du peuple, un hebdomadaire togolais en mai 2007. Y figurait notamment une copie de la condamnation, en France en 1992, d'un des dirigeants du groupe, Gérard Perrier. Comment un tel document est arrivé au Togo ? Dans le reportage, un journaliste du Combat du peuple indiquait qu'il soupçonne le groupe Bolloré d'être à l'origine de la révélation, mais assurait avoir obtenu le document par un autre moyen.
Le reportage donne ensuite la parole à d'autres journalistes,
dont Augustin Assiobo, président de l'Association des journalistes togolais.
Tous indiquent qu'il est courant de voir des groupes industriels tenter
d'influencer des organes de presse...

parfois en proposant de grosses sommes
d'argent Un des grands potes de Sarko... Pictofleche

Selon l'AFP, le groupe Bolloré s'est plaint au CSA, jugeant
que les journalistes de Pièces à conviction ont "pour le moins manqué
à leurs obligations en matière de déontologie et se sont, en toute connaissance
de cause, prêtées à une manipulation de l'information et à une opération de
désinformation. Et Bolloré accuse à son tour
Augustin Assiobo d'avoir été
payé pour nuire à sa réputation.


Journaliste contre avocat, encore une fois Interrogé par Télérama, Lionel de Coninck, le rédacteur en chef du magazine, a rejeté les accusations. "On ne dit à aucun moment que Bolloré paie des journalistes. On dit seulement que c'est une pratique généralisée en Afrique ; plusieurs journalistes nous en parlent, c'est un secret de polichinelle." Il a aussi précisé quel'équipe a "eu plusieurs contacts avec le groupe Bolloré" : "Nous les avons suppliés de témoigner, ce qu'ils ont finalement accepté. Nous avons donc fait une interview de leur avocat, puis ils se sont rétractés. Ils nous ont interdit non seulement d'utiliser son image, mais aussi de diffuser son nom."
Questionné par @si quant à cet épisode, le groupe Bolloré affirme que "les journalistes avaient tenté de piéger l'avocat, en lui annonçant travailler sur l'intelligence économique en général, et en lui posant des questions très précises sur le Togo seulement une fois qu'il était installé face à la caméra.Il avait alors refusé d'aller plus loin."
Encore une fois, c'est parole contre parole, journaliste contre avocat. Mais au-delà de ces affrontements, certains observateurs voient dans la réaction de Bolloré contre les journalistes une tentative de redorer son blason, dans une plus vaste opération de communication. C'est la thèse de Thomas Deltombe, journaliste qui suit de près l'Afrique pour le Monde Diplomatique. Sur le blog du journal, il interprète le départ de
Michel Roussin, parti pour Veolia, comme une volonté de "blanchir" l'image du groupe. Il signale ensuite un article du mensuel Jeune Afrique racontant comment "le groupe français passe à l'offensive médiatique" : "M.Lafontembarqua plusieurs journalistes dans son Bombardier Learjet, pour leur montrer,du Kenya au Cameroun en passant par le Congo, qu'il «jouait la transparence». Et pour les inviter à contrer les «rumeurs»", écrit Deltombe. "Le même Jeune Afrique donna par la suite longuement la parole à M.Vincent Bolloré, qui en profita naturellement, au lieu de répondre précisément aux critiques les plus gênantes,pour accuser certains de ses concurrents de faire du «lobbying» et pour pointer du doigt «ceux qui, sans arrêt, cherchent à [l']"allumer"».Lesquels seraient - vieille ficelle - «mal
intentionnés et pour certains rémunérés». En d'autres termes: les critiques, injustifiées, seraient le résultat d'un complot ourdi par la
concurrence et facilité par la vénalité des journalistes."

Rendez-vous en mars pour savoir si cette argumentation, ou une variante, sera développée à la barre.

Par Dan Israel le 16/12/2009

















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Commentaires



Bolloré poursuit France Inter en diffamation

Une enquête fort intéressante.

Et qui en dit assez long sur les stratégies de communication de ces grands groupes ...


Par jchampavere
le 16/12/2009




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