Chauffe Marcelle!
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Chauffe Marcelle!
Salade de crises sauce terroriste
Par Pierre Marcelle
De Tarnac au Printemps
Le problème, avec Michèle Alliot-Marie, réside en ceci que quoi qu’elle dise, nul ne peut plus l’entendre sans chercher dans son propos le ressort de son mensonge. Est-ce par conviction ou entêtement que la ministre de la police partout, bien secondée par sa collègue de la justice nulle part Rachida Dati, annone, à propos de sécurité publique, d’effrontées menteries? La question n’a plus d’importance. L’important est que quelques (vieux) bâtons de dynamite sans détonateur fassent dans l’opinion l’effet d’un fer à béton sur une ligne électrique: la promesse experte de «victimes innocentes». Et l’assimilation subliminale de toute contestation, tantôt à la main d’Al Qaeda, tantôt à celle d’une «nébuleuse» (c’est le cas de le dire) d’«ultra-gauche».
Pas échaudée pour un rond par le précédent de Tarnac, la presse en boucle a mardi enfoncé ce clou, à grands renforts de bandeaux défilant de dramatiques «Urgent» et éditions spéciales sollicitant, tour à tour barbouzes plus ou moins retraitées, spécialistes du Proche-Orient compliqué et Madame Irma, tous invités à spéculer en rond et en vain.
Tels caquetant gallinacés face à un écran tactile, on les vit le midi partir de rien pour arriver le soir à pas grand-chose, jusqu’à laisser émerger, avec la prudence faux-cul qui fait le sel de l’exercice, l’hypothèse d’une blague, du tonneau de celle orchestrée, durant l’hiver 2004 et à l’encontre de la SNCF, par les maîtres chanteurs «tu me vois - tu me vois plus» du groupe AZF, ou quelque autre sorte de pieds nickelés.
De l’Etat de droit à la carence démocratique
Ainsi en va-t-il, quand clignotent en rouge vigipirate les marqueurs d’une démocratie qui hoquette dans tout ce qui est censé l’instituer ; quand tous les ministres, et en particulier le premier en titre, sont réduits à des pions dans un dispositif aléatoire; quand Alliot-Marie est Place Beauvau ce que Dati est Place Vendôme, Boutin au Logement ou
Albanel à la Culture - et les autres à l’avenant : tous bons ou médiocres petits soldats, ils font ce que la voix de leur maître leur dit de faire en la remerciant bien bruyamment; et quand «l’opposition républicaine», partisane ou syndicale, pas mieux…
Tous - et la Voix aussi -, une crise les tétanise. Dans la tourmente financière qui va son train de croisière et la perspective de l’explosion sociale qui reste à venir, le «terrorisme», réel ou supposé, c’est pain béni pour un exécutif qui met lui-même tous les jours à mal l’Etat de droit, sans cependant parvenir à dissimuler que Darcos mange son chapeau réformateur ; que l’essentielle promotion du travail dominical, si symbolique du «travailler plus pour gagner moins» sarkozyen, fit en douce l’objet d’une autre reculade ; que, dans le silence de mort d’un CSA claquant du dentier, de Carolis a obéi à l’injonction de lui-même liquider France Télévision.
Et, surtout, mais surtout, que la monnaie de singe continue de spéculer (tiens, notre vertueuse BNP-Paribas aussi en aurait croqué, des titres pourris, en subprime ou en Madoff ?), les banquiers de ne pas le distribuer, les patrons de licencier, Brice Hortefeux d’expulser, Fadela Amara de stigmatiser, Xavier Bertrand de précariser, les tribunaux de condamner à tour de bras les défenseurs des sans-rien, les uns et les autres de tous nous ficher en vrac.
De l’opposition à la résistance
Dès lors, la fable explose en vol, d’une jeunesse «instrumentalisée» et poussée au crime par l’opposition et les syndicats. Face à la première, qui amuse la galerie deux heures par semaine à l’Assemblée, et aux seconds, qui appellent le 29 janvier (si nous ne sommes pas tous morts avant) à une «journée nationale de mobilisation
interprofessionnelle» (Alleluia !), on comprend très bien qu’elle cherche, la jeunesse, d’autres moyens d’exister. Fût-ce à coups de pavés, simulacres d’attentats ou pétards mouillés, car le désespoir n’est pas regardant sur les moyens de se faire entendre.
Le «syndrome grec» a bon dos, qu’il n’est pourtant pas besoin de le solliciter, lorsque ce ne sont plus les pétitions qui mobilisent, mais les initiatives associatives ou individuelles réinstallant (comme le DAL), malgré les amendes immondes, un camp de toile rue de la Banque ou suggérant (comme hier, dans ces pages) de ficher les ficheurs. Et quand ce ne sont plus les gros ballons ni les grosses sonos qui agrègent les citoyens, dans les manifs, mais les activistes spectaculaires et les autocollants de Groland.
Philippe Val, qui écrit décidément beaucoup de conneries, devrait y songer, quand il s’interroge à propos de la désertion de son lectorat de Charlie au profit de celui de «Bernard-Henri Siné» - son pseudo dans l’émission de Moustic, sur Canal.
On y reviendra (ou pas).
NB : Sauf accident de caténaire, cette chronique reviendra dans ces pages le 9 janvier.
Par Pierre Marcelle
De Tarnac au Printemps
Le problème, avec Michèle Alliot-Marie, réside en ceci que quoi qu’elle dise, nul ne peut plus l’entendre sans chercher dans son propos le ressort de son mensonge. Est-ce par conviction ou entêtement que la ministre de la police partout, bien secondée par sa collègue de la justice nulle part Rachida Dati, annone, à propos de sécurité publique, d’effrontées menteries? La question n’a plus d’importance. L’important est que quelques (vieux) bâtons de dynamite sans détonateur fassent dans l’opinion l’effet d’un fer à béton sur une ligne électrique: la promesse experte de «victimes innocentes». Et l’assimilation subliminale de toute contestation, tantôt à la main d’Al Qaeda, tantôt à celle d’une «nébuleuse» (c’est le cas de le dire) d’«ultra-gauche».
Pas échaudée pour un rond par le précédent de Tarnac, la presse en boucle a mardi enfoncé ce clou, à grands renforts de bandeaux défilant de dramatiques «Urgent» et éditions spéciales sollicitant, tour à tour barbouzes plus ou moins retraitées, spécialistes du Proche-Orient compliqué et Madame Irma, tous invités à spéculer en rond et en vain.
Tels caquetant gallinacés face à un écran tactile, on les vit le midi partir de rien pour arriver le soir à pas grand-chose, jusqu’à laisser émerger, avec la prudence faux-cul qui fait le sel de l’exercice, l’hypothèse d’une blague, du tonneau de celle orchestrée, durant l’hiver 2004 et à l’encontre de la SNCF, par les maîtres chanteurs «tu me vois - tu me vois plus» du groupe AZF, ou quelque autre sorte de pieds nickelés.
De l’Etat de droit à la carence démocratique
Ainsi en va-t-il, quand clignotent en rouge vigipirate les marqueurs d’une démocratie qui hoquette dans tout ce qui est censé l’instituer ; quand tous les ministres, et en particulier le premier en titre, sont réduits à des pions dans un dispositif aléatoire; quand Alliot-Marie est Place Beauvau ce que Dati est Place Vendôme, Boutin au Logement ou
Albanel à la Culture - et les autres à l’avenant : tous bons ou médiocres petits soldats, ils font ce que la voix de leur maître leur dit de faire en la remerciant bien bruyamment; et quand «l’opposition républicaine», partisane ou syndicale, pas mieux…
Tous - et la Voix aussi -, une crise les tétanise. Dans la tourmente financière qui va son train de croisière et la perspective de l’explosion sociale qui reste à venir, le «terrorisme», réel ou supposé, c’est pain béni pour un exécutif qui met lui-même tous les jours à mal l’Etat de droit, sans cependant parvenir à dissimuler que Darcos mange son chapeau réformateur ; que l’essentielle promotion du travail dominical, si symbolique du «travailler plus pour gagner moins» sarkozyen, fit en douce l’objet d’une autre reculade ; que, dans le silence de mort d’un CSA claquant du dentier, de Carolis a obéi à l’injonction de lui-même liquider France Télévision.
Et, surtout, mais surtout, que la monnaie de singe continue de spéculer (tiens, notre vertueuse BNP-Paribas aussi en aurait croqué, des titres pourris, en subprime ou en Madoff ?), les banquiers de ne pas le distribuer, les patrons de licencier, Brice Hortefeux d’expulser, Fadela Amara de stigmatiser, Xavier Bertrand de précariser, les tribunaux de condamner à tour de bras les défenseurs des sans-rien, les uns et les autres de tous nous ficher en vrac.
De l’opposition à la résistance
Dès lors, la fable explose en vol, d’une jeunesse «instrumentalisée» et poussée au crime par l’opposition et les syndicats. Face à la première, qui amuse la galerie deux heures par semaine à l’Assemblée, et aux seconds, qui appellent le 29 janvier (si nous ne sommes pas tous morts avant) à une «journée nationale de mobilisation
interprofessionnelle» (Alleluia !), on comprend très bien qu’elle cherche, la jeunesse, d’autres moyens d’exister. Fût-ce à coups de pavés, simulacres d’attentats ou pétards mouillés, car le désespoir n’est pas regardant sur les moyens de se faire entendre.
Le «syndrome grec» a bon dos, qu’il n’est pourtant pas besoin de le solliciter, lorsque ce ne sont plus les pétitions qui mobilisent, mais les initiatives associatives ou individuelles réinstallant (comme le DAL), malgré les amendes immondes, un camp de toile rue de la Banque ou suggérant (comme hier, dans ces pages) de ficher les ficheurs. Et quand ce ne sont plus les gros ballons ni les grosses sonos qui agrègent les citoyens, dans les manifs, mais les activistes spectaculaires et les autocollants de Groland.
Philippe Val, qui écrit décidément beaucoup de conneries, devrait y songer, quand il s’interroge à propos de la désertion de son lectorat de Charlie au profit de celui de «Bernard-Henri Siné» - son pseudo dans l’émission de Moustic, sur Canal.
On y reviendra (ou pas).
NB : Sauf accident de caténaire, cette chronique reviendra dans ces pages le 9 janvier.
gros branleur-
Nombre de messages : 1696
Age : 60
Localisation : Gromoland du bas
Emploi : Teknichien
Loisirs : un peu de tout...beaucoup de rien
Date d'inscription : 08/08/2008
Re: Chauffe Marcelle!
Je n'en reviens pas qu'il puisse continuer à écrire ça dans ce torchon de Libé...
En tout cas, bravo à Pierrot !
Pourvu que ça dure...
En tout cas, bravo à Pierrot !
Pourvu que ça dure...
Re: Chauffe Marcelle!
P'têt' ben qu'oui, passque Marcelle est la caution de gauche, le petit truc qui fait la différence avec le Figaro, qu'on range dans un coin obscur habituellement pour le ressortir à l'occasion.clomani a écrit:Je n'en reviens pas qu'il puisse continuer à écrire ça dans ce torchon de Libé...
En tout cas, bravo à Pierrot !
Pourvu que ça dure...
Libé avec Pierre Marcelle boit la tasse, Libé sans lui coule sous la vase du fond, à pic!
Re: Chauffe Marcelle!
Gotch a écrit:P'têt' ben qu'oui, passque Marcelle est la caution de gauche, le petit truc qui fait la différence avec le Figaro, qu'on range dans un coin obscur habituellement pour le ressortir à l'occasion.clomani a écrit:Je n'en reviens pas qu'il puisse continuer à écrire ça dans ce torchon de Libé...
En tout cas, bravo à Pierrot !
Pourvu que ça dure...
Libé avec Pierre Marcelle boit la tasse, Libé sans lui coule sous la vase du fond, à pic!
Pourtant Joffrin se serait bien passé de cet empêcheur de penser (libéral) en rond :
- Ainsi, le 30 janvier 2007 : « Pierre Marcelle qui n’a pas
souhaité profiter du guichet de départ pour quitter le journal, a été
publiquement pris à partie par son nouveau directeur : ‘‘ Tu seras un
Duhamel populiste, puisqu’il en faut un’’. Et s’est vu signifier que le
contenu de sa chronique serait surveillé par la rédaction en chef, ‘‘
censure ou pas ’’. L’affaire a provoqué la colère des syndicats qui ont
protesté contre ces ‘‘pressions’’. »
http://www.acrimed.org/article2585.html
Censure que Joffrin exercera quand Pierre Marcelle refusera d'être associé aux condoléances présentées par le journal lors du décès du baron de Rothschid, père de l'actionnaire principal du journal:
http://www.acrimed.org/article2651.html
gros branleur-
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Emploi : Teknichien
Loisirs : un peu de tout...beaucoup de rien
Date d'inscription : 08/08/2008
Re: Chauffe Marcelle!
Donc notre Pierrot doit être doublement félicité de faire de la résistance et d'y parvenir malgré les pressions joffrinesques
Re: Chauffe Marcelle!
Dommage qu'il ait décliné mon offre de venir s'exprimer parmi nous!clomani a écrit:Donc notre Pierrot doit être doublement félicité de faire de la résistance et d'y parvenir malgré les pressions joffrinesques
Re: Chauffe Marcelle!
Gotch a écrit:Dommage qu'il ait décliné mon offre de venir s'exprimer parmi nous!clomani a écrit:Donc notre Pierrot doit être doublement félicité de faire de la résistance et d'y parvenir malgré les pressions joffrinesques
Il a peut-être trop l'habitude d'être pigé pour ce qu'il écrit...
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