réforme de l'audiovisuel public en discussion au parlement

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Projet de loi sur l'audiovisuel public

Quand des députés UMP fantasment sur l'arrêt des JT de France 3
Le 25 novembre 2008 à 19h45

- Certains se lâchent, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, en pleine discussion sur le projet de loi sur l'audiovisuel public. Deux députés UMP proposent carrément de supprimer le JT national de France 3 !

Après ceux qui diminuent les taxes prévues pour les chaînes privées (lire ici), ceux qui veulent imposer de la pub institutionnelle en prime time sur France Télévisions (à lire là), voici les députés UMP qui souhaitent purement et simplement supprimer les... JT de France 3 ! « Il y a un journal télévisé de trop. Il faut en supprimer un. France 3 devrait garder le régional », a ainsi déclaré Jacques Myard, député UMP des Yvelines, dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

Présent à ses côtés, son collègue UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca en a remis une louche. Tout en finesse. « France 3 national, on s'en fout. Le journal télévisé, juste avant celui de France 2, ça fait doublon. Il vaut mieux mettre le paquet sur le régional ». A la trappe donc le 12/13, le 19/20 et le Soir 3. Cette « réforme » permettrait au passage de se débarrasser de ces mauvais coucheurs de la rédaction de France 3, notamment Audrey Pulvar, dont la pugnacité des interviews a irrité à plusieurs reprises un certain... Nicolas Sarkozy. Mais évidemment, ça n'a rien à voir.

Richard Sénéjoux

Le Canard, raconte comment le lobbying de TF1 auprès des députés UMP a été efficace.
Quand Martin s'est ému auprès de Nicolas de la chute du cours de TF1 à cause de la TNT, celui-ci a trouvé une idée géniale. Supprimmer la pub sur le service public pour que TF1 en récolte davantage avec en sus l'autorisation de l'augmentation du taux de réclame dans les programmes.
Bénéfice estimé 100 millions, mais Nicolas accepte l'idée d'une "redevance des chaines privées" pour financer France Télé, ce qui n'a que très peu plu à TF1, M6 et C+ qui se sont regroupées en association.
Les dirigeant de la Une multiplient les petits déjeuners avec les députés et rédigent un cahier de doléances destiné aux parlementaires.

A propos de la taxe de 3% sur les recettes publicitaires des télés privées destinée à compenser une partie du manque à gagner des chaînes publiques initialement prévue les dirigeants de TF1 écrivent:
«Il conviendrait, sans modifier son taux, de plafonner à hauteur de 50% de l'accroissement constaté du chiffre d'affaires du redevable de la taxe...Par ailleurs quelque soit la croissance du secteur, le taux de la taxe ne saurait être inférieur à 1,5% du chiffres d'affaires»

Et le député Christian Kert de proposer un amendement:
«La taxe est plafonnée à 50% de l'accroissement de son assiette...En tout état de cause, le montant de la taxe ne pourra pas être inférieur à 1,5% de l'assiette»

Un joli copié collé, en remplaçant juste "chiffre d'affaires" par "assiette" et le tour est joué.
Un amendement qui tombe à point et instaure une taxe de moitié de celle prévue.

«ce n'est pas un cadeau au privé, mais un élément de justice en raison de la crise» précise Copé.

Le service public se retrouve donc avec un trou supplémentaire de 40 millions d'Euros...