le crime est notre affaire

Le crime est notre affaire
de Pascal Thomas (France 2008 - 1h49 ) avec Claude Rich, André Dussollier, Catherine Frot
Catherine Frot et André Dussollier retrouvent Pascal Thomas pour rendre visite à Agatha Christie. Un divertissement léger et enjoué!

Bélisaire Beresford est inquiet. Prudence, sa femme, a disparu. Quand il la retrouve, elle s'est fait engager comme cuisinière à La Vallée-aux-Loups, une inquiétante demeure où un veuf règne en despote sur ses enfants.

«Ah! Ce que tu deviens popote!» Pas folichonne, leur vie d'agents secrets retraités. Le train-train des banalités quotidiennes manque sacrément de piment au goût de Prudence. Alors elle va entreprendre de les agrémenter à sa façon, en profitant d'une escapade de son Bélisaire de mari pour un congrès en Ecosse.

Lors d'un voyage nocturne en train, sa vieille tante belge, fantasque chasseuse de papillons, est convaincue d'avoir vu, dans la rame circulant dans l'autre sens, un homme étrangler une femme. Elle s'en inquiète auprès de la police qui conclut à une élucubration, après une rapide enquête. Alors elle met dans la confidence sa nièce. Laquelle, décidée à en avoir le coeur net, se fait embaucher comme cuisinière dans une belle demeure située le long de la voie ferrée. Là où a dû être jeté le cadavre, imagine-t-elle...

Les revoilà. Trois ans après Mon petit doigt m'a dit, Catherine Frot et André Dussollier sont de retour avec des personnages qui semblent avoir été écrits (il y a quatre-vingts ans!) pour leur humour, leur élégance, leur fantaisie et leur allure. Ils sont chez eux dans le monde d'Agatha Christie, surtout quand il est revisité par Pascal Thomas. La romancière et le cinéaste font bon ménage dans une comédie policière troussée dans la finesse et la légèreté. Le metteur en scène et ses interprètes, ajoutons-y les prestations exquises d'Annie Cordy, de Claude Rich, de Chiara Mastroianni, de Melvil Poupaud, d'Hippolyte Girardot et consorts, batifolent à qui mieux-mieux dans l'écheveau des codes, des conventions et des libertés. Avec à-propos, une touche désuette et compassée vient tout du long apporter à ce divertissement léger et enlevé le charme d'une séduction en douceur.

C'est une intrigue à la manière d'autrefois, qui s'articule malicieusement autour de fausses pistes et de vraies révélations jusqu'à la résolution abrupte de l'énigme. Mais de ce cadre tourné vers le passé et la tradition, avec tout ce que ça suppose de manières policées et de dialogues élégants, la fantaisie de Pascal Thomas fait un plaisir hors du temps. Entre gags et blagues, il ne s'interdit aucune liberté ni aucune facétie parce que sa démarche est placée sous le signe du jeu avant tout. Jouez avec lui.